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02/04/2015

En forme d'exorcisme

Soirs de défaite


Petit louis trébuche dans la nuit errant sans but.
Quelques verres répandus sur le sol ombres bruyantes
et bris dans le décor en compagnie...
Il n'y a plus toute sa tête à faire la fête
les traits tirés des rats traversant les rues
en file de bars la chaloupe solitaire.
Il fait noir aux tribords du vieux port
à boire en dépensant sa part de vie sans fortune... Pauvre petit louis d'or.
Des femmes lui font désir et ils dansent
au radar de transes déchaînées
se consumant d'étreintes cigarettes rougies
branché sur les lumières d'artifices l'oblique s'oubliant
dans un tournis de monde à monde...
Des sons sans parole le tournant à vide
il s'y abîme en quête de plus aucune
se retrouve seul à seul et en froid
personne à chérir petit louis même
ne tient plus à lui, à qui parler chez lui ?
Trop tard. Coule la bruine sur les soirées livides
la vie à vau-l'eau
s'y dégrise.

 

Exorcisme


Petit louis se laissant porter par les jours tour à tour,
à l'intérieur clair obscur il fait entre chien et loup.
Luit la nuit, lui prend un coup l'envie de courir comme un fou n'importe où.
Comme illuminé sous la lune les yeux hagards et roux se perdent à travers des lumières aux lueurs incertaines,
alors il s'arrête comme hurlant à la mort, comme gueulant comme un sourd
criard à la volée de goélands vainqueurs et moqueurs
pendant des heures, comme sortant toutes les horreurs de toutes ses forces de ce monde enferré à sa propre face...
Comme les extirpant de ses tripes, comme dégobillant toute sa bile servile à ses propres pieds.
Puis tombant tel un poids mort dans un coin du vieux port achevé, au pied d'un unique arbre à fendre le cœur.
Une plume collante à ses cheveux à la chiure verte d'une mouette. Du bout de la nuit...
Voici l'aurore.

Et pendant tout ce temps las, Louis dort.

08:27 Publié dans poésies | Lien permanent | Commentaires (0)

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