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29/10/2017

L’humanité à reconquérir (de Frédéric Perrot)

                                                                    Pour Kelig,

            Pratiqué sans précaution, le test d’humanité a eu des conséquences fâcheuses : pour le sujet, le patient, des effets secondaires ; ainsi que de regrettables dommages collatéraux dans quelques autres petits univers…


            L’humanité à reconquérir – « J’ai essayé d’être humain… Que je n’y sois guère parvenu ne prouve rien : l’expérience n’est pas terminée, l’expérience se poursuit… »

 

Contre les simulacres – « Que puis-je y faire, si la plupart de vos sentiments me sont étrangers ?... Si, au moment où je m’avise que je devrais les éprouver, je ne les éprouve justement pas… Il y a sans doute quelque chose de détraqué dans ma manière de sentir ; mais je ne veux pas être un automate et simuler des sentiments et des comportements appropriés ; afin d’avoir le petit privilège d’être considéré par vous comme l’un des vôtres…»

 

Ou : « La plupart de vos sentiments me sont étrangers : il y a dû y avoir un défaut de fabrication, un accident sur la chaîne de montage… »

 

Ne le plaignez pas – Il aura plaisamment vécu dans un minuscule univers égoïste, fait de mots, de sons et d’images.

 

Paradoxe temporel – « À son époque, il a eu des rapports pour le moins compliqués avec ses semblables, en particulier avec les personnes de l’autre sexe, dont la logique lui échappait. Mais cinquante ou cent ans plus tard, il aurait eu le même genre de difficultés, avec ses robots domestiques…»

 

Ou : « L’ineptie étant toujours à venir, il existe déjà des psychanalystes et des scientifiques qui travaillent, afin que les relations des hommes et des machines soient harmonieuses… »

 

Pour notre consolation, nous ne serons plus… Quand l’humanité renoncera à elle-même.

 

Délires amusants – « Ce qui au siècle précédent, n’était que délires amusants de quelques auteurs de science-fiction, tend à advenir… Lentement, certes… Mais ce n’est plus de la science-fiction. »

 

Si lentement – Comme l’écrivait à peu près un grand poète, les hommes nomment progrès « leur traînée de limace ». 

 

« Notre » humanité est à reconquérir – « Sans jouer les prophètes de pacotille, elle le sera toujours davantage… »

 

Ou : « Dans la lutte incessante du nouveau et de l’ancien, tu ne seras pas dans le camp de ces apprentis sorciers qui nous préparent un futur haïssable… Tu t’efforceras de préserver ce qui peut l’être encore… »

 

 

Le grand poète, auquel il est fait illusion, est Rainer Maria Rilke qui, dans Le Livre de la Pauvreté et de la Mort (1902), écrivait :

 

« Mais les villes sont égoïstes

et arrachent tout dans leur course,

comme bois mort elles brisent les bêtes 

et consument de nombreux peuples. 

 

Et leurs hommes, esclaves des sciences, 

perdent équilibre et mesure, 

nommant progrès leur traînée de limace ; 

la lenteur cède à la vitesse ; 

ils ont des sentiments et des fards de catins, 

s'enivrent du fracas du métal et du verre.» 

 

http://beldemai.blogspot.fr/
 

 

Commentaires

Merci Kelig, pour cette publication sur ton blog. Bises à vous deux

Écrit par : frederic perrot | 02/11/2017

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