26/05/2017
L’or du temps (en cours, de Frédéric Perrot)
L’or du temps – « Le temps est ton bien le plus précieux ; c’est pourtant celui que tu dépenses avec le plus de légèreté, voire de frivolité, dans de vaines occupations, une dispersion infinie… Quand tu n’es pas simplement occupé par tes chimères et la satisfaction de tes vices.»
Une pensée qui nous rebute – Nous nous figurons toujours la mort devant nous. Mais si l’on en croit Sénèque – qui se révèle difficile à suivre sur ce point, tant cette pensée nous rebute –, la mort serait « en grande partie » derrière nous ; et, tout ce que nous avons déjà vécu – ces innombrables jours et ces longues années –, « tout l’espace franchi est à elle…».
Naissance tardive – « Je suis né si tard, que je trouve inadmissible de devoir mourir en plus…»
Foi en l’avenir – « La tombe sera le plus imprenable des abris ; nous n’aurons plus à redouter la violence et le fanatisme de nos contemporains.»
Ou : « Il ne vivait pas dans la peur de la mort, idée trop abstraite. Il vivait dans la crainte plus précise d’être tué.»
Contre le temps « biographique » – « Plus jeune, tu tenais des discours de vieillard, tu jouais au grand sage ; or plus tu prends de l’âge, et plus dans tes pensées du moins, tu rajeunis ; mais c’est peut-être seulement une illusion commune…»
Paradoxe temporel – Il n’a aucun sens historique, mais par la pensée et la rêverie, il voyage à travers les époques. Toutes lui semblent égales, car il s’y perçoit toujours dans la peau d’un esclave.
Un impatient – « Je ne suis pas seul à attendre ; d’autres attendent aussi, assis sur un banc, tandis que je fais les cent pas, excédé par le silence qui règne en ces lieux, non moins que par celui, résigné, de ceux qu’il me répugne de nommer mes semblables et qui assis sur leur banc ne daignent même pas remarquer mon agitation, perdus qu’ils sont dans le néant de leur vie intérieure. Peut-être serait-il plus juste de dire que ces quatre vieillards sont simplement exténués par l’attente… Mais je ne me soucie pas d’être juste. Je fais les cent pas et je n’en peux plus de cette attente sans objet, car si au moins je savais ce que dans ce couloir insalubre, nous attendons depuis si longtemps… »
08:03 Publié dans poésie d'autres | Lien permanent | Commentaires (0)
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