02/01/2019
Pétales de digitales
En veine de poèmes, tenus comme à la crinière de chevaux en bataille, avec nos rêves d’écrits fins, nos feux de paille, nos maux de pain perdu... Nous nous aventurions dans une jungle de mots intimes, tétant à tâtons, doux comme trois choux, nous nous découvrions, un peu timides, dans des jongles musicales, nous étions à la fois joyeux drilles et tristes clowns de cirques disparus. Perdus, dans la nuit d’aujourd’hui, cherchant à nous retrouver à langueur de temps autonomes.
Choses dites, le pied en vers fragile. A tenter sa chance pour un manque de fortune, en poésie brune, blonde, où rousse, quand l'eau se fait oisive au bord des bouches, le sourire d'un soir près à fondre dans les larmes du petit matin. Caresse folle et douce des herbes de mousse, nous buvions comme pris d'une soif d’affinités infinies notre idéal… A nous offrir des bouts de quête d'amitiés fleurie, d’amour aussi, n'est-ce pas aussi ? Ho si, en partage de nous mêmes nous ressemblions légèrement… A nous m'aime. N’essayions-nous pas de nous tenir par les mots, de loin en loin, mano à mano ? Ma nue chao.
Nos inventions de mots valise faisaient le tour du modem, nos fantaisies volages planaient doucement, comme autour d'un grand nuage gris, d'un ciel d’azur, aux ailes de désir en attente de déploiement, nos soupirs avaient des airs, désert, des petits trucs qu’aucun, coquins... Parfois l’écran digital semblait tordre de rire nos tentations impossibles, à la frontière virtuelle tout paraissait s’abolir, quelquefois ça avait l'air tellement vrai, nous y étions, tout comme, toucher des doigts délicats l'autre côté laissé deviné, évaporé... Jusqu’à vouloir nous voir dans la réalité aimantée, ami, amant, avec nos affects en partage, à fleur d'écran.
La magie proche d’envahir les lieux familiers, immatérielle, l’harmonie de nos échanges sillonnait le pays en carillons din, dan, don. Au sourire d'une inconnue répondait le sourire binôme des sensations complices. Nous savourions nos échanges de regards comme des clins d’œil donnés sans bouc émissaire...
Ainsi, quelques instants au toucher idéal, chaque personne satellite d'un peu tout le monde, le temps suspendu d'une nuit, nous étions en ronde, le ciel se faisait net, on voyait des éclairs de tendresses jaillir des profondeur des étoiles... Et puis, nous laissions échapper « j't’aime » avec les lèvres de silence, de loin en loin, en fin de conte... Comme en échos, nous l'entendîmes, tour à tour. Derrière le voile lactescent, un peu de poudre de luciole, disséminé aux quatre vents, une fine lueur d'espoir en bout de toile... Malgré le poison des illusions, auquel personne ne voulait prêter attention.
11:49 Publié dans poésies | Lien permanent | Commentaires (0)
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