15/04/2015
Ôte ce désir (traduction de Leonard Cohen par Frédéric Perrot)
Beaucoup d’hommes ont aimé les cloches
Que tu as liées à la pluie
Et tous ceux qui te désiraient
Ont trouvé ce qu’ils
Désireraient toujours
Ta beauté perdue pour toi-même
Comme elle était perdue pour eux
Ôte ce désir de ma langue
Toutes ces choses inutiles
Que mes mains ont faites
Laisse-moi voir ta beauté détruite
Comme tu le ferais
Pour qui tu aimes
Ton corps comme un projecteur
Et ma pauvreté révélée
J’aimerais tenter ta charité
Jusqu’à ce que tu gémisses :
« Maintenant tu dois essayer ma convoitise »
Et tout dépend de la distance
A laquelle tu dors, près de moi…
Ôte ce désir de ma langue
Toutes ces choses solitaires
Que mes mains ont faites
Laisse-moi voir ta beauté détruite
Comme tu le ferais
Pour qui tu aimes
Avide comme une arche
Sous laquelle les troupes ont passé
Je reste dans les ruines derrière toi
Avec tes vêtements d’hiver
La lanière de ta sandale déchirée
Mais j’aime te voir nue
Particulièrement de dos
Ôte ce désir de ma langue
Quelles que soient les choses inutiles
Que mes mains ont faites
Dénoue pour moi ta longue robe bleue
Comme tu le ferais
Pour qui tu aimes
Tu restes fidèle à un homme meilleur
J’ai bien peur qu’il ne soit parti
Aussi laisse-moi juger ton histoire d’amour
Dans la chambre même
Où j’ai condamné la mienne à mort
Je porterai même cette vieille couronne de lauriers
Qu’il a fait choir de sa tête…
Ôte ce désir de ma langue
Toutes ces choses inutiles
Que mes mains ont faites
Laisse-moi voir ta beauté détruite
Comme tu le ferais
Pour qui tu aimes
15:13 Publié dans poésie d'autres | Lien permanent | Commentaires (0)
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