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23/12/2015

Le petit prince en mode punk trash, hip-hope

 

Il est revenu, alléluia. On l'a vu un peu partout, mais pas comme il faut. Il n'était pas content du tout, il était en sacrément rogne même... Son conte c'est de la merde, répétait-il en boucles blondes, pas Kirikou. Sa gerbe de fleur à misère puait le pot pourri, disait-il aussi. Et l'amitié avait le goût du renfermé, des faux-semblants et de la trahison, à l'eau de rose. On l'a vu passer par tous les états, toutes les formes, toutes les couleurs. Il en a côtoyé du monde, mais il se trouvait has-been et tricard. Il voulait faire la peau à son auteur, il haïssait son créateur, le traitait de menteur et d'hypocrite, avec une imagination à la con. C'était insupportable de l'entendre ainsi blasphémer, infamant, honteux ! Il se sentait seul comme c'est pas permis – mais c'était de sa faute, il avait qu'à pas quitté sa fleur tellement aimable - même si elle était artificielle, évidemment, elle était jolie tout de même pour l'éternité.... L'amour lui filait des boutons et des torticolis. Il avait grandi avec des épines dans son esprit, était piquant de partout, terriblement incarné. On l'a vu avec son serpent, il le tenait autour de son bras et de son cou, comme s'il sortait de lui, fallait pas l'approcher de près il était venimeux comme un cobra. Il a beaucoup bu aussi, s'est arrêté pour cause de déboires mais à continué à fréquenter des ivrognes, des toxico et des malades mentaux, et des étrangers même beaucoup ça pouvait plus durer on l'a enfermé il était trop marginal. Dans une boîte en bois avec plein de boîtes autour pour ne pas qu'il s'échappe et qu'il répande des mauvaises humeurs, des mauvaises nouvelles pleines de crasse. On a bien essayé de le ranger, de le remettre à sa place, dans l'ordre des choses, dans l'univers imaginaire consensuel, mais son caillou c'était des clous, disait-il, il n'aimait que la lune. On l'a traité comme un mouton noir, il le méritait. Il a mal fini, on l'a chassé comme un renard. Il parlait trente-six langues – il avait beaucoup voyagé : on lui les a coupées une par une pour qu'il se taise enfin. Un coup il est parti dans le désert puis on l'a plus revu. Bon débarras ! Ca a soulagé tout le monde, le monde s'est enfin senti libéré de sa pesanteur. Mais alors comme ça a fait un vide d'illusion, parce qu'on l'aimait tant tant qu'il était loin, seul et suicidé... On en avait besoin pour continuer à croire aux illusions universelles.

 

09:15 Publié dans poésies | Lien permanent | Commentaires (0)