L'été, la plage, notre bande de momes, une deuche, une bonne soeur, sains et saufs
16/03/2016
On s'était retrouvés livrés à la plage de Kerzini, c'était les grandes vacances. Combien étions-nous, six ? Environ. Le petit frère, la jeune voisine, la cousine éloignée (mais proche et égale en âge), deux autres invités d'âge similaire, et la collégienne, Françoise. Elle devait faire dans les treize quatorze ans la grande. Moi c'était quatre de moins. Le petit cinq derrière. On avait passé la journée sous un ciel sans nuage, à nous baigner, faire des châteaux, à jouer. Il faisait chaud, le temps passait en coups de soleil. On ne le voyait pas passer ! Mais un moment, toute énergie dispersée à jouer à nager et à se dorer, Françoise dit quand même qu'il serait peut-être temps qu'ils viennent nous chercher. Oui, opinions-nous en choeur, comme à l'accoutumée. Mais ils ne venaient pas. Patience, disait-elle. Mais après longtemps à attendre ils n'étaient pas venus. La plage se désertait, nous restions. On commençait à se demander. On se sentait quand même un peu seuls au monde. Alors elle dit qu'il était tard, qu'il fallait rentrer, qu'on nous avait sûrement oublié.
On prit la route à la queleuleu. Bah, six sept bornes à panard, ça le fait. Mais on était quand même un peu cramés. Assez vite, le petit se mit à pigner. Comme d'habitude. On le poussait à avancer. J'en menais pas large non plus... La grande nous dit de l'aider. Enfin ça n'allait plus après deux kilomètres en tongues, à peine vêtus d'un tee-shirt et d'un maillot. On avait beau s'encourager, on commençait à nous sentir vraiement las. Mon petit frère pleurait à chaudes larmes. Alors Françoise nous dit qu'on allait faire du stop. C'était parti, pouces tendus et mains pendantes. Nous attendîmes. Un peu, pas beaucoup. Hop, une deuche s'arrêta sur la bas-côté. C'était une bonne soeur. Et c'est comme ceci qu'on rentra la voiture pleine à craquer d'enfants avec la bonne soeur au volant. Bringuebalantes. Elle nous ramena au bercail, à la ferme. Holala. On était contents ! Et les parents, ils étaient soulagés. Ils nous avaient carrément oublié. Zouh ! Plus d'enfants. Ils étaient heureux de nous retrouver, parce qu'ils s'étaient inquiétés en fin d'après-midi, mais quand ils avaient été nous chercher on n'était plus là. Avec une bonne soeur, quand même, cuisants souvenirs à la mémoire.
On était morts de fatigue et à bout. Tout fut bien parce que bien fini. Il était temps de nous passer la pommade puis d'aller à table.
2 commentaires
Très belle histoire !
Merci mon coeur !
Et véridique.
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